Dessins persos

Le chevalier Fowler-Beckinsale est de petite stature pour un homme, son corps élancé lui épargnant toutefois toute impression de petitesse. Parfois coiffée d'un feutre, associé au reste de sa tenue et toujours orné d'un panache de couleur invariablement éclatante, sa chevelure noire aux reflets roux d'un autre monde tombe sur ses épaules en lentes ondulations aux flammes inextinguibles que tente d'étouffer la nuit de sa chevelure d'ébène, encadrant un visage au teint clair et aux traits fins et délicats, ses yeux bleu sombre éclatants d'un rire contenu. Passé un nez légèrement concave, ce rire semble démenti par un sourire poli porté par des lèvres fines et avenantes, libres de toute pilosité, et dessiné par un sens des convenances exacerbé par son secret.

Sa tenue se décline le plus souvent dans les couleurs principales de son blason*, l'une d'elle, le plus souvent le bleu, quoique sa teinte exacte varie selon la situation, étant choisi comme couleur principale, les autres, par petite touche, déséquilibrant savamment, et sans choquer exagérément, l'élégante tenue, invitant le regard le plus exercé à glisser sans s'arrêter sur les formes qu'auraient pu mal estomper les bandes dont ille s'enroule sous son linge de corps. Ses atours sont presque invariablement complétés d'une cape, habitude héritée de son père adoptif qui fut également son principal maître d'arme, quoique le chevalier n'ai pas assez poussé ses leçons pour acquérir la même maîtrise de ce vêtement.
Au combat sa posture se caractérise par une garde imparfaite, en partie à cause d'une certaine insolence de celle-ci, remarquée essentiellement par les escrimeurs accomplis, la plupart ne voyant qu'un style par trop académique, se limitant trop souvent à une garde en sixte ponctuée d'une parade en quarte. Lui même n'est sans doute pas conscient de l'attitude provocante de sa garde qui laisse souvent penser à ses adversaires qu'il se rit d'eux, quelque soit leur réputation.

Plus habituellement, sa démarche est souple, élégante et quelque peu nonchalante, comme s'il laissait au monde le soin de le surprendre, sans rechercher activement cette surprise. Il s'en dégage cette impression de nature sauvage apprivoisée mais jamais tout à fait domptée, comme la flamme dans la cheminée qui à chaque instant manque de s'échapper, comme la vigne qui, contenue sur son arche, s'évade pour désceller une marche, comme enfin la rivière calme mais rieuse dans son lit, et qui saura en jaillir aux premières pluies.
À son côté FlamingPride, tranchant aussi pur qu'une source de montagne et reflet aussi acéré qu'une langue vodacce (ou de certaine ussurane), scintille dans son fourreau aux entrelacs d'une complexe subtilité. Malgré une poignée et une lame un brin plus longues et plus larges que la normale, cette arme mérite le titre de rapière. Le gris-bleu irisé de la garde, dont les entrelacs répondent à ceux du fourreau, celui-ci semblant, lorsqu'elle est rangée, s'épanouir en une fleur d'un autre monde, ce gris-bleu disais-je, atteste par sa beauté étrangère de son origine féérique (Sidhe).