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L'histoire d'eredane

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Message  flyingbz Mer 7 Déc - 16:30

Les anciennes fées
Les elthedar, ou anciennes fées, comme ils sont appelés aujourd’hui dans la langue érénienne, furent la première race qui naquit sur le continent d’Eredane. Les mythes prétendent qu’ils étaient les enfants des Dieux disparus, bénis à leur création, les préférés du royaume céleste. Ils vivaient en parfaite harmonie sur tout le territoire d’Eredane, et ils s’installèrent dans de nombreuses autres contrées. Leur civilisation était le fruit d’innombrables siècles de paix et de leurs formidables connaissances. Ils construisirent des cités incroyables, déployant des trésors d’ingéniosité technique et architecturale. Ils voyageaient à bord de vastes flottes commerciales et échangeaient leurs biens et leur savoir avec d’autres races ancestrales d’Aryth. Ils se délectaient de musique, d’art, d’activités physiques et communiaient avec les esprits de la nature. Ils étaient aussi de grands historiens, philosophes et conteurs. Le peuple fée était fidèle et attentif, il vénérait les dieux et recevait en retour de grands pouvoirs. Leurs prêtres étaient touchés par la grâce et la magie divine, et leurs pouvoirs étaient pratiquement absolus. Leur dévotion, leurs prières et leurs offrandes contentaient les dieux, et, pendant des éons, les fées ne manquèrent de rien dans ce monde idyllique. Malheureusement, les bénédictions divines ne durent pas éternellement, surtout quand les dieux sont trahis par l’un des leurs. Une ombre émergea des recoins les plus sombres du royaume céleste pour défier les seigneurs de la lumière. Une grande guerre céleste fit rage, qui opposa les dieux à ce seigneur sombre et à son engeance. Cette terrible bataille déchira le ciel et Aryth elle-même fut touchée. À la fin, les dieux des elthedar vainquirent l’Ombre et la bannirent dans le monde des mortels, mais le prix à payer en retour fut horrible. La chute du seigneur sombre libéra Aryth de l’emprise des cieux, la séparant à jamais du royaume céleste et de ses dieux. Non seulement ces derniers ne pouvaient plus servir leurs adorateurs mortels, mais leur victoire avait aussi condamné leurs enfants à subir la colère d’un seigneur maléfique et sans pitié. Ce fut le temps de l’Éclipse.

Comme le veut la nature, les elthedar qui survécurent s’habituèrent à leur nouveau monde, et, peu à peu, la peur et les désastres de l’Éclipse s’effacèrent des mémoires. Les populations éparpillées s’adaptèrent comme elles purent à leur milieu, et la civilisation refit surface sous de nouvelles formes et avec de nouvelles traditions. Avec le temps, ces nouvelles races, les alethar ou « jeunes fées », se développèrent et finirent par régner sur les terres d’Eredane. Les anciennes fées qui avaient cherché refuge dans les vastes forêts de l’ouest s’abritèrent sous les arbres et devinrent d’habiles chasseurs. Ils s’attirèrent les faveurs des esprits de la nature et coururent en compagnie des animaux, ce qui fit d’eux des êtres de plus en plus minces et de plus en plus agiles. Ils apprirent à contrôler l’expansion de la forêt et construisirent des villages discrets dans les arbres, au-dessus du sol. Ils développèrent leurs liens avec les créatures du bois et devinrent partie intégrante de la forêt. Au fil des longues générations, ces enfants de la nature devinrent les elfes.

Les descendants des anciennes fées établis aux frontières d’Erethor apprirent à élever le bétail des grandes plaines et à travailler les sols fertiles qu’ils y trouvèrent. Ils vénéraient le ciel et admiraient les étoiles brillantes qu’ils pouvaient observer la nuit. Ils voyageaient à travers les vallons étendus des plaines centrales d’Eredane, vivant grâce à leurs connaissances et à leurs talents de chasseurs. Aujourd’hui, ces éleveurs nomades et ces chasseurs sont appelés les halfelins.

À l’est, de nombreux elthedar trouvèrent refuge pendant les ténèbres de l’Éclipse dans les hautes vallées des montagnes Kaladrunes. Ils apprirent à extraire les richesses du sol et à travailler le métal pour fabriquer des outils de grande qualité et des objets d’une beauté exquise. La vie était souvent difficile dans les froides montagnes, et ce peuple noble devint également orgueilleux. De banales disputes se transformèrent en duels, et les duels devinrent des accrochages entre clans. Des clans entiers furent divisés lors d’affronts plus importants, générant ainsi des lignées familiales nombreuses mais isolées. Un grand nombre d’entre elles s’installèrent dans les plus hautes montagnes et bâtirent des villes entières à même la roche. C’est de ces peuples dont les nains sont issus.

D’autres, ayant gagné les collines, s’installèrent le long des rivages de la mer d’Ebène. Ils construisirent des embarcations et de robustes villages côtiers de briques et de mortier. Ils apprirent à pêcher, devinrent d’habiles artisans, et donnèrent naissance au peuple gnome.

Dans les hautes montagnes, quand les ancêtres des nains n’étaient déjà plus des anciennes fées mais n’avaient pas encore l’apparence qu’on leur connaît aujourd’hui, une querelle éclata entre deux groupes voisins. À la fin, la rivalité poussa un groupe de jeunes fées à se séparer de ses frères et à s’installer très loin dans les territoires les plus au nord des Kaladrunes. Là-bas, oubliés pendant des milliers d’années, ils connurent un destin tragique. Ils devinrent une malédiction qui allait tourmenter Eredane pour toujours. Isolés dans les territoires désolés du nord, le petit groupe de nains fut victime de la terrible corruption de l’Ombre du Nord, l’essence du dieu déchu. Leur haine et leur colère envers leurs frères du sud furent nourries par les désirs ténébreux et trompeurs de l’Ombre. Le peuple emprunta les voies sombres sous la montagne, s’installa dans de froides cavernes, ruminant sa haine, et se transforma avec le temps Soumises à l’insidieuse et irrésistible influence du dieu sombre, les fées déchues furent déformées en une horrible race de créatures violentes et nocturnes, dont le seul but était de détruire les enfants du soleil. Ces descendants tragiques des elthedar étaient devenus des orques.
Peu à peu, les orques se déployèrent vers le sud, devenant une menace constante pour les clans nains. Des combats se déroulaient constamment le long de leurs frontières, et, ces grandes batailles inspirèrent de fameuses complaintes naines et des chants de guerre sanglants chez les orques.
Ces derniers se déplacèrent également vers l’ouest, dans les montagnes Cornues. Là, ils commencèrent à menacer le nord d’Erethor et à combattre les elfes. Si la parenté entre les nains et les orques s’est aujourd’hui perdue dans les limbes de l’histoire, quelques érudits des Âges précédents suspectèrent cet antique lien de parenté. Le simple fait d’évoquer une telle possibilité provoquait toutefois immanquablement une levée de haches et se terminait par de plates excuses de la part des érudits. Aucun sentiment n’est plus violent en Eredane que la haine qui brûle entre les orques et les nains. Des éons d’affrontements sanglants rendent impensable aujourd’hui l’idée même d’une origine commune.

Les Elthedars ont vécu en harmonie avec toutes sortes de peuples et de créatures, sauvages ou magiques. Quand l’Éclipse mit un terme à la magie divine, des espèces entières disparurent tandis que d’autres furent irrémédiablement transformées. De nombreux animaux survécurent aux bouleversements de l’Éclipse et s’adaptèrent à leur nouvelle vie sur Aryth. Ils s’aventurèrent progressivement hors de leurs refuges et, après plusieurs générations, ils repeuplèrent les terres sous diverses formes. De nombreuses espèces sauvages se transformèrent en des créatures beaucoup plus puissantes, aujourd’hui appelées les animaux sanguinaires. De nombreuses créatures magiques, quant à elles, devinrent folles et malveillantes. Les esprits follets, les dryades et d’autres fées moins puissantes devinrent des créatures de plus en plus secrètes, et, de nos jours encore, elles n’ont plus guère de contacts qu’avec les elfes. Les lutins des hautes terres, qui étaient de paisibles habitants des collines du nord, devinrent les gobelins, ombres hideuses de ce qu’ils étaient jadis, et ils ont désormais rejoint les rangs des pillards orques. Les nobles géants des Kaladrunes se transformèrent petit à petit en un
peuple violent et isolé, en proie à de violentes guerres intestines. Peu à peu, leur espèce donna naissance aux ogres et aux trolls qui foulent à présent les endroits les plus reculés du monde. Les dragons étaient autrefois de nobles créatures bienveillantes et les amis sincères des Elthedars. Ils souffrirent terriblement quand la magie divine disparut de ce monde. Lors du chaos engendré par l’Éclipse, un grand schisme eut lieu au sein de leur race et ces êtres énigmatiques se livrèrent une guerre fratricide. Les dragons se disputèrent le pouvoir pendant des siècles, se souciant peu du sort des autres races. Et cela aussi finit par changer, quand l’insidieux appel de l’Ombre du Nord pervertit nombre d’entre eux, et que les dragons les plus vertueux furent forcés de s’allier aux descendants de leurs alliés elthedars.


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Message  flyingbz Mer 4 Jan - 14:40

Le sombre sommeil

Pendant les millénaires qu’il fallut aux jeunes fées pour se sortir des ruines de leur monde et en construire un nouveau, le sombre seigneur dormait, plongé dans une terrible torpeur. Il regagna peu à peu ses pouvoirs, et étendit la toile de son influence maléfique toujours plus au sud, à la recherche des faibles et des lâches. L’Ombre regarda les fées redevenir fortes, et donner naissance à de nouvelles civilisations. Il était faible mais attendait son heure, certain qu’un jour il plierait ces nouvelles races à sa volonté divine. Lorsqu’il découvrit les cousins exilés des nains, il les pervertit et les façonna selon son terrible dessein. Un jour, il aurait besoin d’une armée de mortels, et quoi de mieux que des soldats créés à son image ? Son essence dériva vers le sud comme un brouillardempoisonné, et partout où il trouvait un esprit faible ou un coeur cruel, il s’en emparait insidieusement. L’Ombre rôda aux frontières de la civilisation, pliant peu à peu d’autres âmes à sa volonté. Izrador avait besoin d’espions, d’informateurs, d’agents, de serviteurs. Et il les trouva. Il lui fallait aussi des adorateurs, des prêtres sombres et des fidèles prêts à accomplir d’horribles sacrifices pour accélérer le retour de ses forces. Il les trouva également. Il avait besoin de toutes ces choses, alors il se mit silencieusement et subtilement au travail. Au cours de ces millénaires, le sombre dieu éleva ses hordes d’orques, pervertit ses serviteurs et attira des adorateurs dans son église impie. Pendant des milliers d’années, le pouvoir de l’Ombre grandit en secret.

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Message  flyingbz Mer 4 Jan - 14:43

L'aube du Premier Age

Il y a plus de 8 000 ans, une sorcière elfe nommée Aradil, accéda au trône des Grands rois d’Erethor. L’histoire de cette ascension est plutôt une légende dont les versions peuvent varier en fonction des personnes qui la racontent. Certains disent qu’elle obtint le trône en ensorcelant toute la forêt d’Erethor à l’aide d’un sort indestructible de fascination, qui oblige tous ceux qui y vivent à l’adorer. D’autres disent qu’elle fut forcée d’accepter la couronne après avoir défait la horde des orques de la montagne du Firmament grâce à un seul et unique sort. D’autres encore prétendent qu’elle est en
réalité un dragon immortel ayant pris l’apparence d’une elfe, capable, à l’aide de sa magie noire, de contrôler l’esprit des membres du conseil elfique. S’il est vrai que la reine est une sorcière au talent inégalé, son avènement n’est dû qu’à son noble lignage, sa grande sagesse et sa loyauté indéfectible envers son peuple. Les érudits feront ensuite du couronnement d’Aradil le point de départ du Premier Âge. Son règne fit entrer les elfes dans un âge d’or, une période qui fut sans aucun doute la plus fabuleuse de l’histoire d’Aryth. Le calendrier des scribes de la cour des elfes désigne l’année de ce sacre comme la première année du Premier Âge, communément appelée l’Année de la Reine.


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Message  flyingbz Mer 4 Jan - 15:26

le premier Age

La prospérité des elfes gagna les autres peuples. Partout en Eredane on put profiter de leurs avancées économiques, politiques et culturelles, d’une ampleur qui n’avait jamais été atteinte depuis l’Éclipse, et qui ne le serait malheureusement plus jamais par la suite. Leur connaissance de la nature, de la science et de la magie était telle que leur pouvoir semblait illimité. Ils utilisèrent leur magie pour soumettre toute la forêt d’Erethor à leur volonté. Ses créatures et même sa végétation devinrent leurs alliés et leurs serviteurs, et leur lien avec la forêt fut de plus en plus puissant, à tel point qu’il devint indispensable à leur culture. Grâce à leur emprise sur la forêt, Caradul, la plus majestueuse des cités arboricoles d’Erethor et le siège du règne d’Aradil, naquit tout naturellement. De nombreux avant-postes, comme Althorin et Eisin, furent bâtis au-delà de la lisière de la forêt, sur les rivages occidentaux de la mer d’Ebène et le long de la rivière Felthera. De grandes routes furent construites en même temps que certaines des principales cités d’Eredane, et les elfes firent commerce avec toutes les races de jeunes fées. Les artisans elfes devinrent réputés pour la qualité de leurs arcs, pour leurs talents d’ébénistes, et les potions ainsi que les charmes elfiques devinrent très prisés par tous les marchands du continent. La cour envoya des ambassadeurs et des délégations dans les grandes cités naines, chez les halfelins et les gnomes. Les traditions de tolérance et d’échanges culturels étaient motifs de fierté. Les forteresses naines des Kaladrunes connurent également
une longue période de paix et d’épanouissement. Bien que les affrontements avec les orques continuaient, les relations difficiles qu’entretenaient les nains entre eux se pacifièrent, et ils accueillirent le commerce et les échanges culturels avec bienveillance. Ils bâtirent les légendaires cités de pierre de Calador et d’Idenor, et creusèrent profondément dans les flancs de leurs montagnes. Leurs mines et leurs villes souterraines devinrent de fantastiques refuges, magnifiquement ouvragés. Leur aptitude à façonner la pierre et le métal était telle, qu’elle était considérée comme une nouvelle forme
de magie, et leurs meilleurs produits se vendaient dans tout Eredane. Ils découvrirent le mithral, et avec le précieux métal, ils forgèrent des lames acérées et de solides armures pour combattre les orques. Ils élaborèrent des outils résistants et des mécanismes ingénieux très convoités par les marchands, et ils créèrent des bijoux d’une telle finesse et d’une telle complexité que les elfes les plus raffinés en admiraient la beauté. Dans les grandes plaines centrales d’Eredane, la culture halfeline évolua également. De nombreuses tribus nomades abandonnèrent leurs traditions pour s’installer et construire des villages, et devinrent de bons fermiers. En plus des céréales, ils cultivaient des épices exotiques et du tabac, des produits très prisés dans les royaumes des elfes et des nains. De nombreux halfelins restèrent un peu nomades, continuant à élever leurs troupeaux et à parcourir les plaines. Ces derniers développèrent un don particulier pour la maroquinerie et le tissage, et troquaient leurs magnifiques tissus et leurs objets en cuir contre des outils et des arcs elfiques. Au cours de leurs échanges commerciaux et culturels avec les elfes, les halfelins se découvrirent une affinité naturelle pour les arcanes et leur race devint experte dans l’art de se dissimuler magiquement. Dès leur plus jeune âge, les halfelins apprenaient des sorts très simples et des tours de magie
pour les aider dans leur dur labeur. Ils utilisèrent ces capacités dans toutes leurs activités, même les plus banales, et devinrent presque aussi dépendants de la magie que les elfes. Alors que les voyages et les échanges entre les jeunes fées s’intensifiaient, de nombreux pêcheurs gnomes abandonnèrent leurs petits bateaux pour des embarcations plus imposantes destinées au commerce fluvial. La prospérité qui en découla engendra une augmentation du trafic fluvial et le développement des routes commerciales. Des familles entières quittèrent leur vie côtière, se découvrant des talents nouveaux pour le troc et le commerce. Leurs petits navires commerciaux se transformèrent en de véritables flottes familiales, et tandis que des villages entiers de navires fleurissaient sur l’eau, les villages côtiers, eux, disparaissaient peu à peu. Les barges gnomes voyageaient le long du fleuve Eren et remontaient le cours de la rivière Felthera et du fleuve Gamaril, jusqu’en Erethor. En marchands avisés, les gnomes utilisèrent leurs talents d’orateurs et de chanteurs à des fins commerciales. Très souvent, leurs clients étaient aussi avides d’entendre un récit épique ou un poème que de conclure un marché, et une chanson joyeuse facilitait toujours les négociations. Les pillards orques continuaient d’harasser les communautés frontalières, et ils représentaient une menace constante pour les caravanes marchandes et les voyageurs. Les nains et les elfes furent forcés d’établir des patrouilles au nord de leur royaume pour maintenir les créatures assoiffées de sang aux frontières. Les escarmouches étaient courantes, mais grâce à la ténacité des nains et aux capacités des archers elfes, le sort de ces créatures sauvages était rapidement réglé.

Durant l’hiver 3893, un vieux prophète nommé Ressial se présenta à la cour de la Reine Sorcière, assurant que ce qu’il avait à dire était de la plus haute importance ; Aradil accepta une audience privée. Personne ne sut ce qui se passa durant cet entretien, ni quelles preuves Ressial fournit pour appuyer ses dires, toujours est-il que la reine entra dans une colère noire. Elle demanda aux capitaines de patrouilles qu’un rapport précis soit fait de la situation dans le nord et envoya des soldats pour doubler l’effectif des troupes en poste là-bas. Elle ordonna à Ressial, vieux moine appartenant à un ordre religieux oublié depuis longtemps, de rejoindre ses frères et de les ramener à Caradul, où ils deviendraient les conseillers secrets du trône. Bien que ce groupe eût pris le nom d’Ordre de la Vérité, à l’extérieur des murs de la cour elfique, ces prophètes aveugles qui vénéraient les dieux disparus furent surnommés les Oubliés. Les moines vinrent à Caradul et firent part à la reine d’une vieille prophétie qui leur avait été transmise, et qui datait d’une époque antérieure au règne des jeunes fées. Elle annonçait le retour des ténèbres sur la terre, l’arrivée d’une horde de démons avides de destruction et d’une tempête de feu divin qui dévasteraient Eredane. La prophétie évoquait un dieu déchu, une force venue d’un monde ancien, une incarnation de la destruction, de la mort, de la guerre, de la magie
noire et du mal. La prophétie annonçait que les ténèbres étaient un dieu, et que celui-ci portait un nom, Izrador, ce qui signifie « l’Ombre du Nord » dans un vieux dialecte elfique. Pendant un millier d’années, la Reine Sorcière surveilla le nord avec inquiétude. Son humeur maussade, ses ordres étranges et ses absences de plus en plus fréquentes troublèrent la cour. Mais finalement, son obsession secrète et ses recherches magiques sauvèrent tous les peuples d’Eredane, du moins temporairement.

La Reine Sorcière fut la seule à voir la guerre et la ruine qui s’annonçaient au nord. Si elle avait également regardé vers le sud, elle aurait sans doute pu voir que le malheur arriverait aussi par la mer.
Au cours du printemps 3951, les Dorns amarrèrent leurs petits navires au sud d’Eredane. Les Dorns étaient un peuple d’humains puissamment bâtis, à la fois barbares et marins, pourvus d’une pilosité aussi développée que celle des nains, et d’un manque de raffinement encore plus probant. Ils traversèrent l’océan Pâle depuis le continent de Pellurie, fuyant un empire qui avait conquis leurs terres natales. Ils amenèrent avec eux leur culture guerrière, leur dévotion aux ancêtres, leur loyauté envers leur clan et une volonté féroce de conquérir un nouveau domaine. Ils colonisèrent d’abord la côte méridionale, puis remontèrent rapidement le cours du fleuve Eren à bord de leurs longues embarcations. Lorsqu’ils rencontrèrent les tribus halfelines et les barges familiales des gnomes, ils massacrèrent
les hommes et prirent les femmes et enfants comme esclaves. Ils brûlèrent et pillèrent villages et embarcations, en emportant tous les objets de valeur. Quand les Dorns atteignirent la mer d’Ebène, ils colonisèrent ses rivages et abandonnèrent peu à peu leurs enclaves au sud. Les communautés halfelines et gnomes survivantes et tous ceux qui ne furent pas capturés furent repoussés dans les territoires des elfes et des nains. Les récits des réfugiés qui avaient échappé à la brutalité des Dorns galvanisèrent les plus puissantes races. Elfes et nains s’armèrent et se préparèrent à défendre leur royaume. La guerre était finalement arrivée en Eredane. Les premiers raids dorns contre les avant-postes elfes et nains furent dévastateurs. Les Dorns avaient été endurcis par des années de guerre bien avant d’envahir Eredane, et les jeunes fées s’étaient toujours battues contre des bandes d’orques mal organisés et indisciplinés. Les Dorns au contraire étaient organisés et efficaces, et leur bravoure faisait d’eux des adversaires redoutables. Mais les fées s’adaptèrent très vite. Les nains et les elfes possédaient l’avantage du nombre et ils mirent leur art de la métallurgie et leur magie
au service de l’effort de guerre. Les elfes développèrent des sorts de bataille et leurs archers, autrefois simples chasseurs, devinrent des experts en chasse à l’homme. Les armes et les machines de guerre naines se révélèrent rapidement nettement supérieures à celles de l’envahisseur dorn. Des armées se formèrent, les villageois furent enrôlés, et les fées apprirent les arts de la guerre. Des forteresses furent bâties et les forges n’eurent de cesse d’alimenter les peuples en armes. La guerre fit rage sur les plaines d’Eredane, et les milliers d’années de paix ne furent plus qu’un lointain souvenir. Les fronts se déplacèrent, les armées attaquèrent et assaillirent les défenseurs. Les années devinrent des décennies et les combats continuaient. Parfois, on pouvait croire que la paix était enfin gagnée, mais à chaque fois, une attaque relançait le feu des combats. Pendant plus de 300 ans, les armées d’Eredane s’affrontèrent sur une terre qui n’avait jamais connu la guerre jusque-là.

La rumeur d’une nouvelle menace atteignit la cour elfique en 4393, au cours des dernières années de guerre contre les Dorns. Dans un premier temps, les histoires de morts qui se relevaient et continuaient à se battre furent considérées comme des délires provoqués par la violence
des combats. Puis, des rapports officiels firent état de soldats décédés retournant à leurs campements pour s’attaquer aux vivants. L’Ordre de la Vérité vit là un nouveau signe de l’influence grandissante de l’Ombre et avertit Aradil. Les Oubliés ne savaient pas pourquoi tout ceci arrivait, mais ils étaient sûrs que le phénomène était une conséquence directe de la destruction et de la mort entraînées par cette longue guerre. La plupart d’entre eux étaient persuadés qu’Aryth ayant été séparée du royaume céleste, les âmes des morts n’avaient plus d’endroit où aller. Les guerriers mouraient, leurs âmes ne pouvaient plus rejoindre le royaume des esprits, et elles erraient dans le royaume des vivants, dans une non-vie terrifiante. Ces morts errants furent appelés les « Affamés ».
Ce nouveau fléau se répandit comme la peste à travers tout Eredane, et les fées comme les Dorns furent obligés de faire face à ces terribles créatures. Les soldats qui, déjà, faisaient la guerre, durent en plus constituer des patrouilles contre les meutes vagabondes de morts-vivants. Les conditions devinrent de plus en plus difficiles et les morts de plus en plus nombreux. Rapidement, tout le monde dut s’adapter à cette effroyable menace universelle, et chaque race fut obligée de modifier ses rites funéraires. En une dizaine d’années, le nombre d’Affamés fut considérablement limité par les nouvelles
pratiques funéraires, mais sur les champs de bataille, les morts continuaient de se relever en quête de chair fraîche. Et puis, ce monde exsangue, ravagé par la guerre, les morts et les morts-vivants, aspira finalement à la paix.

Aradil et ses conseillers soupçonnaient l’influence d’Izrador derrière la violence et la longueur des guerres contre les Dorns. Ils le ressentaient dans les fluctuations même de la magie et savaient que ces combats interminables ne servaient qu’à nourrir l’Ombre du Nord. Finalement, une série de négociations entreprises par les émissaires de la Reine Sorcière auprès des rois dorns aboutirent, en 4410, à
la paix. Certains pensent que c’est la menace d’une magie plus grande encore et l’incroyable ténacité des nains qui permirent à la paix de s’installer durablement. Dans une certaine mesure, toutes ces années de lutte se révélèrent profitables pour les fées. Cet interminable conflit leur avait permis de développer une culture de la guerre qu’ils n’avaient pas jusqu’alors, et qui allait se révéler précieuse pour lutter contre l’Ombre grandissante. Plusieurs siècles paisibles devaient s’écouler avant que les jeunes fées ne fassent réellement confiance aux envahisseurs dorns. Les peuples d’Eredane entrèrent dans une longue période de calme et de prospérité relative. Les gnomes revinrent sur les rivières où ils rétablirent le commerce, abandonnant les eaux de la mer d’Ebène aux Dorns. Les familles gnomes furent bien sûr les premières à traiter avec les humains. Elles réalisèrent de bons profits en faisant l’intermédiaire entre les Dorns et leurs cousins fées. Les halfelins retournèrent dans leurs plaines mais s’enfoncèrent dans les terres centrales, loin des rivages de la mer d’Ébène. Ils avaient terriblement souffert de l’emprise des Dorns et ils ne se fieraient plus jamais vraiment aux humains par la suite.
Finalement, alors que la plupart des anciens avant-postes étaient rebâtis et que les routes commerciales étaient rétablies, les échanges commerciaux et culturels stabilisèrent la paix entre les peuples.
En l’an 4560 du Premier Âge, toute la côte de la mer d’Ebène était colonisée par les douze Grandes Maisons dorns et divisée en petits royaumes, baronnies et domaines. Chaque royaume était une nation à part entière, et était lié aux autres par des serments d’allégeance complexes. Même s’ils étaient rivaux et que des affrontements éclataient de temps à autre entre eux, tous les royaumes dorns pouvaient s’allier pour face aux menaces extérieures. La plupart de ces royaumes s’enrichirent parce qu’ils contrôlaient le commerce et les voies maritimes sur la mer d’Ebène, qu’ils appelèrent d’ailleurs mer de Pellurie, en souvenir de leur terre natale. Ils colonisèrent les contrées du nord et édifièrent des cités le long des routes marchandes. On offrit aux chevaliers dorns des fiefs dont ils devaient assurer la sécurité et dans lesquels ils implantèrent leur culture. Tandis que les communautés s’étendaient vers le nord, les Dorns ne tardèrent pas à rencontrer les orques, et les chevaliers dorns purent laisser libre cours à leur nature guerrière. Ils devinrent des chasseurs d’orques aussi efficaces que célèbres, et leur haine pour la race des orques n’était surpassée que par celle que les nains éprouvent pour ces créatures.

Malgré cette appréciable période de paix en Eredane, l’Ordre de la Vérité s’inquiétait encore et prêchait la méfiance. Ses membres prétendaient que le pouvoir de l’Ombre du Nord grandissait. Ils supplièrent la Reine Sorcière d’envoyer des émissaires chez les nains et les rois dorns, afin de les avertir du danger annoncé par la prophétie, et de les rallier à sa cause. Et pendant qu’Aradil écoutait les avertissements des Oubliés, un groupe de moines habitant le monastère de Bandilrin écoutait, lui, une tout autre voix, autrement plus menaçante ; une voix ténébreuse et insidieuse qui promettait
un sombre salut et le retour des faveurs divines disparues. En 4705, le monastère de Bandilrin était un avant-poste isolé, un lieu de savoir et de recueillement. Un de ses plus jeunes membres, aujourd’hui connu sous le nom de Beirial le Traître, commença à entendre une voix discrète durant ses méditations. Pensant que les Dieux disparus revenaient en Eredane, il s’abandonna totalement au pouvoir de cette voix et son âme fut pervertie. Toujours affaibli, Izrador avait néanmoins réussi à atteindre les terres du nord et à convertir son premier fidèle. Lentement, au fil des ans, il s’employa, en
manipulant Beirial, à prendre le contrôle de l’ordre monastique et à le corrompre de l’intérieur. Finalement, les moines ne se rendirent même pas compte qu’ils avaient rejoint l’Ombre, obsédés par le fantasme d’un retour des dieux en Eredane. L’Ordre de l’Ombre était né. Au cours des siècles qui suivirent, l’Ordre essaya de pervertir le plus d’elfes et d’humains possible, en infiltrant les organisations plus ou moins ancestrales d’Eredane. Les chefs de l’Ordre, les légats, avaient sacrifié leurs âmes à la puissance grandissante d’Izrador, et, en échange, leurs pouvoirs divins s’accrurent terriblement. Les légats continuèrent à agir en secret, patiemment, étendant leur influence et leur pouvoir.

Durant plus de sept cents ans, les peuples d’Eredane vécurent tranquilles. Les échangent commerciaux s’étaient développés, et la culture comme les savoirs étaient en plein essor. Les peuples vivaient en paix, et, lors des deux derniers siècles, même les orques avaient cessé leurs raids le long des frontières du nord. Cette soudaine accalmie aurait dû alerter les populations, mais même les moines affairés de l’Ordre de la Vérité n’y prêtèrent aucune attention. Au printemps 5133, la paix vola en éclats lorsqu’une vaste armée orque descendit du nord. Elle était renforcée par des hordes gobelinoïdes et d’innombrables créatures maléfiques. Ce long répit n’avait en fait été qu’un stratagème pour préparer l’invasion des armées d’Izrador. L’attaque survint depuis les montagnes Cornues, et l’armée d’Izrador se dirigea vers le sud, visant le coeur d’Erethor. Izrador savait que les elfes seraient ses adversaires les plus puissants et il entendait bien les balayer définitivement dès le premier assaut.
La Reine Sorcière n’était toutefois pas restée inactive. Sa longue obsession pour l’Ombre l’avait incitée à effectuer des préparations en secret. Elle avait ainsi entraîné de nombreux mages à faire la guerre et équipé de flèches magiques ses légions d’archers. Elle avait passé un accord avec les animaux sanguinaires d’Erethor et les avait recrutés dans son armée. Des émissaires avaient été envoyés chez les nains et les rois barbares dorns des terres du nord pour leur demander de combattre au côtés des elfes. Ces derniers furent difficiles à convaincre, mais finalement, ils répondirent à l’appel de la
Reine. Durant les premiers mois de l’invasion, la montagne recracha les armées orques sur la plaine. Avec les orques vinrent des gobelins, des ogres, des trolls et des géants. Des démons maléfiques, emprisonnés sur ce monde depuis le temps de l’Éclipse et assujettis par Izrador, combattaient également à leurs côtés. Cette armée comptait enfin des humains corrompus, et même des elfes maléfiques, transformés par l’Ordre de l’Ombre en serviteurs dévoués à Izrador. Une sombre magie précéda cette armée, toute la puissance divine du dieu déchu. Des vents glaciaux, et des pluies d’éclairs les aidèrent dans leurs avancées. Des prêtres sombres, détenteurs de pouvoirs qui ne s’étaient pas manifestés depuis l’époque des anciennes fées, dirigeaient les envahisseurs, ne laissant
que des cendres sur leur chemin vers Erethor. Tandis qu’elle marchait en direction du sud, l’armée d’Izrador pilla Nalford, Cale et Hadred, massacrant tous ceux qui ne fuyaient pas devant elle. Comme elle savait que le siège de la puissance elfique résidait au coeur de la forêt, l’armée d’Izrador la contourna, afin de se frayer un passage depuis Althorin, pour marcher ensuite vers le sud-ouest, en
direction de Caradul. Mais Aradil et ses généraux ne lui donnèrent pas cette chance. Ayant recours à une stratégie inattendue, ils allèrent à la rencontre des hordes orques dans les plaines d’Eris Aman. Les forces alliées des elfes, des nains et des humains rejoignirent la Reine Sorcière, lors de la plus grande bataille qu’Eredane ait jamais connue. Les récits qui racontent la Bataille des trois royaumes
semblent plus tenir de la légende que de l’Histoire. Pourtant, ils sont encore bien loin de la réalité. Les magies divines et arcaniques s’opposèrent, déchirant les cieux. Emportés par le vent maléfique du nord, des nuages noirs couvrirent le champ de bataille de poison et de givre. Les volées de flèches magiques étaient si denses qu’elles voilèrent le ciel. Des loups sanguinaires déchirèrent les gorges des ogres, tandis que des géants brisaient l’échine des ours massifs. Les démons, grisés par le carnage, massacraient tout sur leur passage. Les légats concentraient leurs sorts impies sur la Reine Sorcière.
L’armée de sorciers d’Aradil, lancée à la poursuite des généraux d’Izrador, fit s’abattre une tempête de feu. La bataille fut un véritable cauchemar de fer, de cris d’agonie et de terribles blessures.
La bataille des Trois Royaumes dura six jours. Plus de cinq mille elfes, nains et humains périrent. Quarante mille créatures d’Izrador furent massacrées. Les forces des ténèbres rompirent les rangs et fuirent. Les royaumes d’Eredane avaient vaincu. Les survivants pourchassèrent les fuyards orques pendant des mois, et en tuèrent autant qu’ils le purent. Ils durent également détruire les innombrables Affamés qui s’étaient relevés sur le plus sanglant champ de bataille de toute l’histoire d’Eredane. Tous ces affrontements entraînèrent à nouveau de lourdes pertes et de nombreux et braves guerriers trouvèrent la mort. L’hiver de l’année suivante, les derniers survivants de la horde des orques avait été repoussé vers les terres désolées du nord, la plupart des morts-vivants avaient été détruits, et une paix chèrement acquise s’était à nouveau installée sur les terres. Aradil et son armée retournèrent en Erethor, sans oser espérer que l’Ombre du Nord avait été vaincue pour de bon. Au fond d’elle-même, la Reine Sorcière savait que cette bataille n’était pas la dernière, et qu’Izrador reviendrait

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Message  flyingbz Ven 6 Jan - 17:07

Le Deuxième Age

Dans le calendrier des scribes elfes, la Bataille des trois royaumes en 5133 marque la fin du Premier Âge. Le Deuxième Âge s’ouvre sur une période de calme et de confiance entre les peuples, que les érudits dorns appelèrent les « Années de l’Unité ». Pendant plus de deux siècles, les races d’Eredane vécurent en harmonie. Leurs économies se développèrent et leurs frontières s’ouvrirent à nouveau. À la demande d’Aradil, les armées d’Eredane furent reconstituées et l’on commença l’édification de ce qui deviendrait par la suite le Long rempart des Marches du Nord. Cette vaste ligne de défense contre les hordes orques finirait par s’étendre sur toute la largeur du continent et nécessiterait des siècles de travaux.

Durant l’Année 230 du Deuxième Âge, une nouvelle menace arriva par la mer depuis le continent natal des Dorns. Les Sarcosiens, une ethnie humaine de petite taille à la peau foncée, arrivèrent dans le sud d’Eredane à bord de leurs puissantes flottes conquérantes. Les Sarcosiens avaient repoussé les Dorns hors du continent de Pellurie à l’aide de leurs armes en acier et de leur puissante cavalerie. Ce peuple avait connu une longue histoire de conquêtes, et ses membres avaient réussi à vaincre le peuple guerrier des Dorns. Ils établirent rapidement de petites colonies fortifiées qui deviendraient
plus tard les grandes cités de Hallisport, Sharuun et Cambrial. Ils avaient amené avec eux leurs chevaux et le secret de l’acier, et ils commencèrent peu à peu à étendre leurs territoires vers le nord, le long du fleuve Eren et à l’intérieur d’Erethor. Lorsque les Sarcosiens commencèrent à couper et à brûler des arbres en Erethor, l’armée elfe entra une nouvelle fois en guerre. Les lignes de front s’étendirent le long des limites sud de la forêt, et pendant presque un siècle les elfes tinrent les envahisseurs en échec. Les Sarcosiens avaient beau posséder de l’acier et des chevaux, leur magie était rudimentaire comparée à celle des elfes. Les nains envoyèrent des armes et des troupes en renfort, mais les Dorns se firent attendre, car ils craignaient d’affronter à nouveau leurs vieux ennemis. Finalement, ils trahirent les elfes en les laissant se battre seuls. En 318, au cours de la bataille de Pethurin, des sorciers elfes assassinèrent les cinq généraux sarcosiens qui dirigeaient les assauts, permettant ainsi à l’infanterie fée d’écraser l’armée ennemie. Réalisant que cette étrange race qui habitait la forêt ne pouvait être délogée de son milieu naturel, des émissaires sarcosiens sollicitèrent la paix auprès des elfes. À la fin de l’année, toute hostilité entre les deux peuples avait cessé, même si, pendant de nombreuses années, les elfes maintinrent une armée en place, à la frontière sud d’Erethor. Les halfelins et les gnomes commencèrent un commerce limité avec les Sarcosiens, qui se transforma bientôt en de véritables échanges, ce qui les sauva d’une guerre contre les envahisseurs. À mesure que les Sarcosiens remontaient l’Eren vers le nord, ils n’étaient finalement pas mécontents de ne pas avoir à se battre contre ces peuples étranges et sympathiques. Par la suite, en effet, le bétail et la maroquinerie des halfelins, tout comme les barges et le commerce fluvial des gnomes se révélèrent même indispensables aux Sarcosiens. Les premiers nains que les Sarcosiens rencontrèrent
furent les farouches mercenaires qui avaient combattu au côté des elfes. Alors, lorsqu’ils découvrirent les premières forteresses naines dans les montagnes, se montrèrent judicieusement prudents. Après plusieurs années de tensions et d’affrontements occasionnels, il devint évident pour les Sarcosiens qu’ils n’avaient aucune chance de conquérir les montagnes, aussi abandonnèrent-ils des territoires à leurs rudes occupants. Plus tard, des relations plus pacifiques s’établirent, et, en échange des secrets de fabrication de l’acier, les nains forgèrent des armes et des outils en acier de grande qualité pour les Sarcosiens. Les clans dorns savaient que les Sarcosiens convoitaient les riches terres de leurs royaumes. Ils savaient également qu’après avoir abandonné leurs anciens alliés elfes, ils ne pourraient pas compter sur leur aide. Finalement, la guerre fut relativement courte. Entre la première bataille dans les plaines de Borderen et la reddition finale d’Hegdreg le Rouge, il ne se passa que dix-huit ans. Les rois dorns étaient braves et fiers, mais, comme deux mille ans plus tôt, ils ne purent résister à l’invasion des Sarcosiens. Les seigneurs sarcosiens, bien que victorieux, ne bafouèrent pas l’honneur des rois dorns, et furent même impressionnés par leur courage inébranlable et leur honneur d’hommes de guerre. Depuis qu’ils étaient arrivés en Eredane, les Sarcosiens avaient appris qu’il était plus sage et beaucoup plus profitable de forger des alliances plutôt que d’assujettir leurs ennemis. En conséquence, lorsque la guerre prit fin en 853 DA, les seigneurs conquérants proposèrent aux Dorns de garder leurs terres et leurs titres en échange d’un serment de vassalité. Après quelques courtes disputes, les Dorns prêtèrent serment et Eredane retrouva la paix.
Pendant plus de deux siècles, les seigneurs coloniaux qui se trouvaient en Eredane durent verser un tribut au Vieil empire sarcosien de l’est. Les années passant, ce joug irrita de plus en plus les seigneurs coloniaux. En 1062 DA, une flotte de guerre de colons sarcosiens commença à intercepter les navires à destination d’Eredane. Ceux qu’ils ne pouvaient pas capturer étaient brûlés ou mis en déroute. Une guerre de rébellion débuta alors, mais cette fois-ci, le centre d’Eredane et les fées furent épargnés. Des colons sarcosiens et des vassaux dorns s’allièrent pour mener une guerre navale sanglante le long des côtes, entre Sharuun et Terre-ferme. Lors de l’affrontement avec les navires du Vieil Empire, des centaines de vaisseaux furent détruits de part et d’autre, et lorsque les troupes impériales débarquèrent, les combats se déplacèrent sur les rivages. L’Empire était bien trop éloigné pour pouvoir répondre aux besoins de ses flottes ou pour envoyer des renforts assez rapidement. La défaite cuisante de l’armada du Vieil empire devant l’Île de la Forteresse-tempête en 1112 DA marqua la fin de ce conflit. Cette guerre brutale avait duré presque 50 ans. Lorsqu’elle s’acheva, le Vieil empire avait abandonné tout espoir de récupérer ses colonies en Eredane, et les seigneurs sarcosiens étaient désormais libres de leur destin. Au fil des batailles, les Sarcosiens et les Dorns étaient
devenus des frères, unis par le sang des batailles. Lorsque la guerre prit fin, une grande assemblée eut lieu, appelée le Conclave des Rois. Au cours de ce conclave, le calife sarcosien reconnu la fidélité des rois dorns et fonda une nation humaine unifiée, le Royaume d’Eren. Les alliances et les mariages politiques donnèrent naissance à des familles royales dont les origines remontaient à la noblesse sarcosienne et aux grandes maisons des clans dorns. Sous l’autorité du roi d’Eren, les princes de ces familles remplirent les fonctions de conseillers, de gouverneurs, d’ambassadeurs ou de généraux. Après des siècles de lutte, de méfiance et de guerre, une nation humaine unie régnait enfin dans la paix au coeur d’Eredane.

Pendant presque 800 ans, les peuples d’Eredane vécurent en paix. Depuis l’invasion des Dorns, plus de 3000 ans auparavant, le continent n’avait pas joui d’une si longue période sans guerre. Les relations entre les nations se renforcèrent, et le commerce fleurit. Les flottes de l’Eren explorèrent le vaste monde, et établirent des voies commerciales vers des continents éloignés. Les humains s’installèrent aussi dans les terres centrales d’Eredane, construisirent de nombreuses villes et de nombreux villages, et allèrent même s’implanter loin, au nord de la mer de Pellurie, sur des terres autrefois occupées par les orques. La magie des elfes atteignit des sommets incroyables, et leurs érudits explorèrent de nouvelles voies en sciences et en philosophie. Les nains étendirent leur royaume souterrain et transformèrent la plupart de leurs anciennes forteresses en cités d’une ingénierie remarquable. Les halfelins et les gnomes continuèrent à mener leur existence aux limites du Royaume d’Eren, profitant des échanges commerciaux florissants avec les humains. Sans mot dire, Aradil gardait les yeux fixés sur le nord. Les anciens traités et les nouveaux accords permettaient l’entretien du Long rempart, afin qu’il reste soit prêt en cas d’attaque de l’Ombre, mais Aradil craignait que ces grandes forteresses ne soient pas suffisamment puissantes pour protéger Eredane du retour d’Izrador. En 1920 DA, la seconde guerre contre Izrador ne débuta pas par l’assaut soudain d’une armée massive, comme cela avait été le cas la première fois. En fait, il y eut d’abord des dizaines de petites attaques d’orques et de groupes sauvages de cavaliers humains sur toute la longueur de la frontière du nord. Là où la résistance était trop importante, les forces d’Izrador battirent en retraite, et là où elle était la plus faible, elles poursuivirent leurs attaques. Les armées de l’Ombre percèrent le Long Rempart comme des dizaines de dagues, et forcèrent le passage en direction des terres intérieures d’Eredane. De nombreux fronts apparurent sur toute la frontière, et les défenseurs perdirent en force car ils étaient éparpillés. Dans les bois, les elfes menèrent une guerre silencieuse aux orques et à leurs serviteurs qui pénétraient profondément dans le nord de l’Erethor et brûlaient la forêt sur leur passage. Les humains, à présent dotés d’armes en acier et de puissants destriers, chargèrent leurs ennemis au milieu des steppes découvertes. Les refuges souterrains des nains se révélèrent être de formidables forteresses qui leur permirent de se déployer discrètement et de tendre des embuscades sanglantes contre les ennemis. De nombreux halfelins et gnomes participèrent à l’effort de guerre en tant qu’éclaireurs ou messagers, et d’autres, restés à l’arrière, assuraient le ravitaillement des troupes depuis le sud. Aucune de ces nombreuses batailles n’égala le niveau de carnage et de destruction de la Bataille des trois royaumes, mais elles furent bien plus fréquentes, et, finalement, beaucoup plus coûteuses pour Eredane. Des millions de soldats et de civils périrent. D’innombrables villes furent rasées et ne furent jamais rebâties. Une grande partie du nord d’Erethor fut consumée par les flammes. Des milliers de morts sur les champs de bataille se relevèrent, transformés en Affamés, et parcoururent les terres en quête de nourriture, augmentant encore la peur, le chaos et la mort engendrés par la guerre. La magie noire utilisée contre les défenseurs d’Eredane au cours de cette seconde guerre fut beaucoup plus subtile et efficace que celle déployée au cours de la première guerre. Des tempêtes de glace brisèrent leurs corps et leurs esprits. De terribles épidémies apparurent et se répandirent à une vitesse surnaturelle. La méfiance et la peur montèrent les défenseurs les uns contre les autres et eurent raison de leur volonté. D’ignobles invocations corrompirent et empoisonnèrent de vastes portions de territoires et libérèrent des forces démoniaques qui continueraient de hanter Eredane pendant des siècles. En l’an 1948 DA, l’issue de la guerre était des plus incertaines. Puis tout sembla perdu, lorsque d’anciens dragons, ralliés à la sombre cause d’Izrador, arrivèrent du nord pour ravager le Long rempart. Pendant plusieurs semaines, il sembla que la fin approchait et que la guerre était perdue. Des milliers de guerriers périrent et les forteresses qui avaient résisté jusqu’alors furent submergées par les orques. Puis, alors que la défaite semblait inéluctable, un vent chaud du sud annonça l’arrivée de la victoire. Une seconde armée de dragons apparut soudainement sur les différents fronts. Les créatures se joignirent aux combats, attaquant sauvagement leurs frères félons. La destruction physique et magique engendrée par les combats titanesques des dragons fut aussi importante que celle causée par l’ensemble des précédents combats. La mort et le chaos régnaient désormais en maîtres absolus. Lorsque tout fut terminé, les deux camps étaient à bout de forces. Les hordes d’orques s’étaient éparpillées au nord, et les seuls dragons qu’on retrouva furent des cadavres meurtris. Le Long rempart avait tenu, mais de nombreuses forteresses n’étaient plus que des ruines. Les armées accablées d’Eredane rejoignirent silencieusement leurs royaumes pour panser leurs blessures et prier les Dieux disparus qu’Izrador ne revienne jamais.


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Message  flyingbz Ven 6 Jan - 17:19

Le Troisième Age

Les scribes elfes ont choisi de clore le Deuxième Âge d’Eredane par la fin de la seconde guerre contre Izrador, il y a 1000 ans. Ce vieux monde ne se remit jamais vraiment de tous ces morts, de toutes ces cités entièrement détruites, et de la ruine complète de tant de territoires. Après la guerre, l’aube du Troisième Age se caractérisa par une régression économique, la rupture des alliances politiques et repli des races sur elles-mêmes de plus en plus marqué. Les elfes, qui savaient très bien qu’Izrador finirait par revenir, luttèrent pour essayer de maintenir la cohésion des peuples d’Eredane. Mais la mémoire des peuples aux vies plus courtes que celle des elfes finit par s’effacer. Aradil continua à tisser ses défenses magiques en Erethor et maintint les garnisons elfes sur le Long rempart, mais sa volonté seule ne suffirait pas à épargner le monde. Les nains avaient subi de très lourdes pertes pendant la guerre, et quand elle fut terminée, ils n’eurent pas de répit. Après le conflit et pendant de nombreuses années, ils durent encore combattre les troupes d’orques et les créatures maléfiques qui avaient réussi à se frayer un chemin depuis le sud des montagnes au cours de la guerre. Peu à peu, les nains s’isolèrent des autres races et ne commercèrent plus qu’avec leurs cousins gnomes. Le royaume d’Eren vola en éclat quand de nombreux vieux rois dorns brisèrent leurs serments d’allégeance envers les seigneurs et proclamèrent leur indépendance. Les États rebelles s’entredéchirèrent rapidement, plongeant les terres du nord dans une guerre civile. Le sud de l’Eren, amoindri par des années de guerre et un commerce en déclin, n’avait plus les ressources nécessaires pour empêcher la sécession. D’autres clans de vieux rois dorns proclamèrent leur indépendance et la nation menaça de se désagréger. Malgré quelques efforts pour maintenir les traités et les alliances, les nations d’Eredane sombrèrent dans l’isolationnisme. La reconstruction du Long rempart était très limitée et, suite à la rupture des alliances, les besoins économiques et militaires de chacun devinrent prioritaires et les travaux furent finalement interrompus. On n’envoya plus aucune garnison occuper les fortifications, et, pour finir, le rempart devint une relique inutile, appartenant à une ère oubliée. Un millier d’années passèrent et les ténèbres s’insinuèrent dans les terres d’Eredane, nourries par l’Ombre du Nord. Son pouvoir s’était à nouveau reconstitué et cette fois, le dieu sombre ne serait pas vaincu.

La troisième ascension d’Izrador fut plus subtile et insidieuse, s’appuyant sur les malheur qui accablaient déjà Eredane. Les premières offensives de la guerre ne furent pas des assauts militaires lancés sur un champ de bataille. Au lieu de ça, Izrador chercha à détruire la confiance des peuples et à pervertir les humains. Partout dans le royaume d’Eren, les agents de l’Ombre firent de sombres promesses, proférèrent de terribles menaces, et développèrent leur magie noire. Ils dévoyèrent le coeur de chevaliers autrefois vaillants et offrirent de noirs pouvoirs à des princes jadis loyaux. Des tribus sauvages d’hommes du nord, depuis longtemps à la botte d’Izrador, firent route vers le sud et établirent des camps le long de la frontière. Les orques envahirent les ruines et les cités du Long rempart, abandonnées au cours de la précédente guerre. Ils négocièrent avec des humains félons et échangèrent de la magie et de l’or contre de l’acier et des promesses funestes. Les émissaires elfes, envoyés chez les princes du royaume d’Eren, obtinrent des promesses d’alliances de la part de nations exsangues, promesses qui ne pourraient jamais être tenues. Des missions similaires envoyées vers les forteresses naines furent souvent interceptées par les agents de l’Ordre de l’Ombre. Les messagers qui parvinrent à leur échapper eurent beaucoup de mal à pénétrer dans les cités souterraines des nains. Et ceux qui y parvinrent ne trouvèrent là-bas que des chefs nains sourds aux suppliques des autres races, et devenus paranoïaques par un millénaire d’affrontements ininterrompus avec les orques qui infestaient leurs montagnes depuis la dernière guerre. Les nains n’avaient aucune aide à offrir, et leurs soldats avaient déjà fort à faire dans leurs propres montagnes. La plus sinistre victoire de cette guerre silencieuse basée sur la corruption des êtres fut le ralliement de quatre des plus grands héros du Troisième Âge à la cause d’Izrador, pervertis par l’Ordre de l’Ombre. En échange de leurs âmes, le dieu sombre fit d’eux les Seigneurs des Ténèbres, des créatures damnées dotées de pouvoirs terrifiants et surnaturels. Semant la terreur et le désespoir parmi leur peuple, les Seigneurs des Ténèbres anéantirent les faibles coalitions qui existaient encore en Eredane. Lorsque l’attaque finale d’Izrador eut lieu, les alliances des peuples libres volèrent en éclat. Quand les armées d’Izrador s’engagèrent à nouveau à l’intérieur des terres en 897 TA, il n’y avait plus rien pour les arrêter. Menées par les Seigneurs des Ténèbres, les hordes d’orques marchèrent vers le sud, écrasant le peu d’opposition qu’ils rencontraient. Pour la première fois, les forces d’Izrador traversèrent la Pellurie. Au cours de cette traversée, les armées furent rejointes par un vol de dragons ralliés à leur cause. Les créatures ailées attaquèrent et brûlèrent les flottes envoyées à la rencontre des navires d’Izrador et massacrèrent les défenseurs rassemblés à la hâte au sud, le long des rivages. En désespoir de cause, des elfes, des humains et quelques nains désespérés livrèrent une dernière bataille sur la côte de la Pellurie. Si les elfes étaient bien armés et préparés à un tel combat, les humains, eux, étaient divisés depuis trop longtemps. Les nains étaient prêts, mais ils étaient usés par des siècles d’affrontement, et simplement trop peu nombreux. Les scribes elfes appelèrent cet affrontement la Dernière bataille, mais ce nom est encore trop glorieux. Les forces d’Izrador débarquèrent telle une vague noire et submergèrent les défenseurs. Les elfes combattirent férocement mais furent forcés de battre en retraite vers Erethor, tandis que les humains, en raison des terribles pertes qu’ils subissaient, rompirent les formations et fuirent vers le sud. Les guerriers nains se battirent comme des forcenés et moururent jusqu’au dernier.La traversée de l’Eren ne prit que quelques mois, et vers le milieu de l’hiver, l’Ombre occupait toute la partie centrale d’Eredane, depuis la frontière nord jusqu’à la mer Kasmael. Ceux qui résistèrent furent écrasés et les royaumes humains à l’agonie finirent par s’effondrer. Comme les armées elfes et naines étaient désormais divisées, les forces de l’Ombre relâchèrent, déchaînèrent leur colère sur les territoires des fées. Les hordes d’orques marchèrent vers l’est jusqu’aux contreforts des Kaladrunes, et, à l’ouest, la lisière d’Erethor commença à brûler.

La chute du royaume d’Eren marque la fin du Troisième Âge et le début d’une période de guerre, de mort et de désespoir, que les érudits appellent funestement le Dernier Âge. Les terres humaines ont été entièrement conquises. Les derniers insurgés humains sont systématiquement éliminés par les agents d’Izrador. Les vieilles principautés de l’Eren ont été divisées et attribuées aux légats de l’Ordre de l’Ombre, secondés par des serviteurs humains corrompus. La circulation des peuples et des marchandises a été restreinte. Le commerce avec les fées, l’écriture et l’utilisation de toute forme de magie sont devenus des crimes capitaux. Les gnomes et halfelins qui n’ont pas pu s’échapper vers les montagnes ou en Erethor ont été réduits en esclavage, et les forces de l’Ombre se livrent à un véritable génocide des fées. Les elfes ou les nains suffisamment stupides pour se déplacer à découvert dans les terres conquises sont abattus à vue. À l’est, les nains se réfugient dans leurs anciennes forteresses à mesure que les armées d’Izrador s’enfoncent toujours plus profondément dans les Kaladrunes. Les féroces guerriers et les habiles ingénieurs nains transforment chaque passe, hall, tunnel ou mine en un couloir de la mort. Ils posent des pièges mortels, tendent des embuscades meurtrières et effectuent des raids dévastateurs. Chaque avancée des hordes de l’Ombre est obtenue au prix de centaines de vies orques, et l’ardeur que mettent les nains à livrer leur dernière bataille fait d’eux de terribles adversaires que les orques ont appris à craindre. À l’ouest, c’est toute la forêt d’Erethor qui lutte contre les hordes d’Izrador. Par le biais de ses avatars, Aradil combat à la tête de ses armées, repoussant inlassablement l’ennemi, mais au fond d’elle-même, elle se désespère pour son peuple. Le Bois du Murmure prévient les elfes des avancées des orques, et les archers elfes ainsi que les mages de combat sèment la mort parmi les assaillants. Des patrouilles entières d’orques sont massacrées par des animaux sanguinaires qui disparaissent ensuite dans la forêt. Des plantes venimeuses et enchantées piègent les troupes d’Izrador et facilitent le passage des forces elfiques. Malgré leur ténacité, les fées ont déjà perdu la guerre. Elles sont trop peu nombreuses, et chaque orque tué est remplacé par trois autres. La nourriture, les armes et l’équipement des royaumes humains approvisionnent les troupes ennemies. La magie noire des légats aide leur progression et la formidable puissance des dragons soutient leurs attaques. Bataille après bataille, les armées d’Izrador repoussent les elfes et les nains toujours plus profondément dans leurs refuges, leur infligeant de lourdes pertes et leur ôtant peu à peu tout espoir. Le monde entre à présent dans la quatre-vingtdix neuvième année du Dernier Âge. L’Ombre a recouvert la terre. La foi a désertée les coeurs. La liberté a été perdue. L’espoir a disparu. Le sombre dieu est revenu et ce monde est le sien désormais.
Qui osera encore se dresser contre lui ?

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